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Un mois et demi après la dernière étape du CT 2017 à Hawaii (photo), Pauline Ado s’apprête à remettre un Lycra de la WSL, cette semaine, en Floride. Photo © WSL / Poullenot
INTERVIEW Le circuit qualificatif féminin reprend ses droits ce jeudi en Floride avec, déjà, un premier gros rendez-vous QS 6 000. Non maintenue dans l’élite à l’issue de la saison dernière, Pauline Ado ne désarme pas : elle repart en 2018 à la conquête du CT !
Pauline Ado a déjà repris la route. Un peu plus d’un mois et demi seulement après en avoir terminé avec un difficile exercice 2017, ponctué d’une rétrogradation de l’élite, la Basque est en Floride pour disputer, à partir de ce jeudi, le premier QS 6 000 de la saison.
« L’intersaison a été assez courte. D’habitude, on a un peu plus de temps, mais ça m’a quand même laissé l’occasion de me ressourcer en laissant les planches au placard », nous confiait-elle ce mercredi midi (heure locale), entre deux sessions d’entraînement dans les vagues de Sebastian Inlet. C’est là qu’elle entame son opération reconquête du CT avec une motivation retrouvée.
Pauline Ado est en Floride pour de nouvelles aventures en 2018. Photo © Riblanc
PLANÈTE SURF. Qu’as-tu fait depuis ta défaite au 2e tour du Maui Pro, fin novembre, qui a mis un terme à ta saison 2017 ?
PAULINE ADO. « Je suis rentrée d’Hawaii début décembre et j’ai fait un petit break avec le surf. J’en avais vraiment besoin. J’en ai profité pour faire pas mal d’autres choses, comme aller à la montagne puis il y a eu les fêtes de Noël en famille. De quoi recharger complètement les batteries et retrouver toute ma motivation pour reprendre l’entraînement après les fêtes et préparer la nouvelle saison. Tout va bien, j’ai la forme, c’est l’essentiel ! »
Avec le recul, quel bilan tires-tu de ton exercice 2017 sur le CT que tu retrouvais après deux ans d’absence ?
« Décevant. Surtout que j’avais retrouvé de super sensations et un bon rythme en 2016. Je n’ai pas réussi à les retranscrire l’an passé. J’ai commencé la saison en Australie avec de bonnes sensations, mais malheureusement ça ne s’est pas concrétisé au niveau des résultats (NDLR : trois 13es places sur le CT à Snapper Rocks, Margaret River et Bells Beach, mais tout de même une 3e sur le QS à Manly). Tout cela m’a déstabilisé et a entamé ma confiance. Cette longue période en Australie n’est jamais simple à gérer, la fatigue s’accumule et quand les résultats ne suivent pas, ça devient vite compliqué. »
Pauline Ado lors du Maui Pro en novembre dernier. Photo © WSL / Poullenot
Les choses ne se sont pas vraiment arrangées par la suite…
« J’ai connu des épisodes où j’étais contente de mes performances, mais sur la durée, c’est resté nettement insuffisant. Comme toujours, quand les compétitions s’enchaînent et que les résultats sont compliqués, le moral baisse et la confiance s’étiole. En fin de saison, la motivation a été difficile à trouver, même si mes sensations étaient meilleures en août/septembre (NDLR : période où elle a signé ses deux meilleurs résultats sur le CT, les deux en Californie : 5e à Huntington, 9e à Trestles). Il n’a cependant pas été évident de garder la motivation jusqu’au bout. C’est pour cela que j’ai éprouvé le besoin de faire une petite pause en décembre pour repartir avec un état d’esprit tout neuf en 2018. »
Comment t’y es-tu prise pour tenter d’inverser cette tendance négative ?
« Comme je le disais, j’ai vécu quelques moments dans la saison où je suis parvenue à réagir, notamment à Huntington. Mais honnêtement, c’était déjà trop tard. Sur le CT, quand tu commences avec un seeding bas et que tu n’arrives pas à performer, ça devient de plus en plus dur au fil de la saison. Cela te condamne à faire des performances incroyables lors de chaque épreuve. »
Photo © WSL / Poullenot
Ce n’est pas décourageant de faire à nouveau l’ascenseur dans le sens CT/QS ?
« Non, je ne suis pas découragée. Je suis plus frustrée de ne pas avoir réussi, l’an dernier, à continuer sur le même rythme et avec les mêmes super sensations dans mon surf que la saison précédente. »
Paradoxalement, c’est au coeur de cette difficile saison 2017 que tu as décroché certainement le plus beau titre de ta carrière ?
« Paradoxal, c’est le mot. J’ai vécu des moments très durs et quelques autres très forts, comme ce titre mondial ISA gagné en France. Cela faisait plusieurs années que j’essayais de l’accrocher, j’avais souvent réussi de bons résultats en équipe de France, mais sans concrétiser. J’ai expérimenté un moment très spécial. Mais le monde de la WSL et celui de l’ISA sont très différents. Cette victoire à Biarritz restera bien sûr un bon souvenir, mais cela n’effacera pas la déception de ma saison sur le CT. »
Que penses-tu devoir améliorer dans ton surf pour espérer t’installer sur le CT ?
« Plus ça va et plus on demande aux filles du Top 17 un surf puissant et engagé. C’est vraiment une facette de mon surf que je dois encore travailler. C’est le genre de choses qui fait la différence et qui me manque si je veux m’installer durablement sur le CT. Cela passe forcément par des évolutions lors des phases d’entraînement et, en premier lieu, un changement d’attitude. J’essaie de progresser physiquement pour voir si je peux arriver à rivaliser en puissance avec les meilleures. Je cherche en priorité à améliorer cet aspect-là. »
Pauline Ado a signé son meilleur résultat (5e), l’an passé, sur le CT à Huntington Beach. Photo © WSL / Morris
Tu es sur le circuit pro (QS et CT) depuis pas mal d’années déjà, mais tu n’a toujours que 27 ans (le 14 février prochain). Soit bien moins que Silvana Lima (33 ans) qui a, elle aussi, récemment fait des allers-retours entre QS et CT avant de gagner à Trestles en septembre dernier. L’exemple à suivre ?
« (Rire) C’est vrai, c’est un bon exemple ! Cela fait longtemps que je suis sur le circuit alors on a peut-être l’impression que je suis plus âgée. Mais je pense qu’en sport, on atteint la pleine maturité un peu plus tard, j’espère donc disposer d’une marge de progression encore importante. J’adore chercher par tous les moyens à m’améliorer et repousser mes limites. En plus de la compétition, ces challenges attisent ma motivation. J’espère la garder quelques années encore. »
Aucune ambiguïté donc pour cette saison : tu vises la requalification pour le CT ?
« Oui, absolument. J’ai prévu de participer à tous les QS 6 000 (lire ci-après) et QS 3 000 du calendrier ainsi qu’aux étapes européennes pour garder le rythme et tout simplement parce que j’aime beaucoup ces contests. Le fait d’avoir coupé en fin d’année dernière et de repartir fraîche d’esprit et de corps pour cette nouvelle saison, je ressens un nouveau souffle. Motivée pour faire mieux, d’autant que j’ai la chance d’être très bien entourée et d’avoir des partenaires fidèles que je remercie. »
Photo © Riblanc
Que peux-tu nous dire de Sebastian Inlet où se déroule ce premier QS 6 000 de l’année ?
« Je ne connaissais pas du tout avant d’y venir cette semaine. J’étais déjà venue en Floride, mais pas dans le cadre d’une compétition. Pour beaucoup de surfeuses, c’est l’inconnu. »
Quelques mots, pour finir, au sujet de Vahine Fierro, qui vient de décrocher le titre mondial WSL junior… comme toi presque dix ans plus tôt.
« Je la connais assez peu, car je suis désormais d’un peu loin le circuit junior, mais je l’ai vue sur deux ou trois compétitions, notamment en fin de saison dernière en Australie où elle a été très performante (NDLR : 5e à Birubi Beach). Elle a de super attitudes, elle surfe très bien. C’est chouette d’avoir une Tahitienne à ce niveau. »
Almost… ! Getting warmed up for the WQS6000 here in Florida. Event starts tomorrow. Stay tuned ! @wsl @wsl.qs @riblanc
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Les Françaises et surfeuses de l’élite engagées
Outre Pauline Ado, cinq autres surfeuses tricolores ont écourté leur intersaison pour participer à ce premier QS 6 000 de la saison. Marion Philippe et Néis Lartigue feront leur entrée en lice dès le 1er tour. La Tahitienne et la Basque tenteront de rejoindre au round 2 Maud Le Car et Tessa Thyssen, toutes les deux exemptées du tour initial. Comme Ado, Vahine Fierro, auréolée de son sacre mondial chez les juniors, enfilera son premier Lycra floridien au 3e tour.
Sept pensionnaires de l’élite sont inscrites et figurent immanquablement parmi les favorites. À savoir, l’Hawaiienne Tatiana Weston-Webb, les Australiennes Bronte Macaulay et Keely Andrew, l’Hawaiienne Coco Ho, la Brésilienne Silvana Lima, la Néo-Zélandaise Paige Hareb et la jeune rookie floridienne Caroline Marks.
♦ Les tableaux du Ron Jon Florida Pro (18 – 24 janvier) :
→ Le 1er tour :
(les 2 premières de chaque série qualifiées pour le 2e tour, les autres éliminées)
(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
→ Le 2e tour :
(les 2 premières de chaque série qualifiées pour le 3e tour, les autres éliminées)
(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
→ Le 3e tour :
(les 2 premières de chaque série qualifiées pour le 4e tour, les autres éliminées)
(cliquez sur l’image pour l’agrandir)
Décalage horaire : Il est de 6 heures en moins avec Paris. Chaque jour, le call interviendra vers 7h30, heure locale, soit vers 13h30, heure de Paris.
››› Le Ron Jon Florida Pro est à suivre en LIVE via le site de la WSL
Photo © WSL / Andrew Nichols
♦ Le calendrier femmes 2018 des QS 6 000 :
– Ron Jon Florida Pro, Sebastian Inlet, Floride : 18 – 24 janvier
–Grandstand Sports Clinic Pro, Newcastle, Australie : 19 – 25 février
– Vissla Sydney Surf Pro, Manly, Australie : 26 février – 4 mars
– Los Cabos Open of Surf, San José del Cabo, Mexique : 13 – 17 juin
– Paul Mitchell Supergirl Pro, Oceanside, Californie : 27 – 29 juillet
– Pantín Classic Galicia Pro, Pantín, Espagne : 27 août – 2 septembre
– Port Stephens Toyota Pro, Port Stephens, Australie : 8 – 11 novembre
››› Consultez le calendrier completen cliquant ici
Lire aussi :
• Pauline Ado privée de CT en 2018
Source
http://surf.blogs.sudouest.fr/archive/2018/01/17/pauline-ado-j-ai-retrouve-toute-ma-motivation.html